Le Luxembourg s’engage depuis plusieurs années dans la lutte contre toute forme de travail forcé et essaie de promouvoir activement un travail décent pour tous. Or, force est de constater que le nombre de victimes de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation du travail a considérablement augmenté ces dernières années au Luxembourg et ce avant tout dans les secteurs de la construction, du transport, du travail domestique et de l’horeca. Pour mettre fin une fois pour toutes à la perpétuation de formes contemporaines d’esclavagisme dans l’économie luxembourgeoise et mondiale, « Plaidons Responsable » s’engage à sensibiliser et à faire du plaidoyer auprès de trois acteurs cruciaux qui peuvent contribuer activement à cet objectif, à savoir l’Etat, les entreprises et les consommateurs.
a) L’Etat et les entreprises
Notre gouvernement, de par ses engagements internationaux au niveau de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a la responsabilité de veiller à ce que les droits humains soient respectés partout dans le monde. Alors qu’il se saisit de plusieurs instruments et moyens d’action pour faire face à ses obligations, Plaidons Responsable recommande urgemment l’adoption d’une loi sur le devoir de vigilance des entreprises.
Le devoir de vigilance oblige les entreprises à faire une analyse des risques avant d’entamer une activité économique quelconque. Elles doivent d’abord mesurer l’impact qu’elle aura sur l’environnement et le bien-être de la main-d’œuvre qu’elle compte employer. Si jamais des violations des droits humains sont constatées au fil du temps, elles ont l’obligation d’y remédier et d’offrir une voie de recours à ses employés, ainsi qu’une indemnisation pour tout dommage subi. Plaidons Responsable fait un plaidoyer politique régulier auprès des ministères respectifs pour l’introduction d’une telle loi, tout en s’engageant activement au sein de la plateforme « Initiative pour un devoir de vigilance », composée de 16 organisations de la société civile du Luxembourg.
b) Les consommateurs
Actuellement, autour de 450 millions de personnes travaillent au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui représente 80% du commerce mondiale. Mais à chaque fois que nous achetons ou consommons un produit donné, nous risquons d’agir sans savoir dans quelles conditions de travail ces produits ont été fabriqués ou cueillis, que ce soit des biens de textile, de sport, d’alimentation, d’électronique, de cosmétique, d’hygiène, de bijouterie ou autres. Nous ne savons pas toujours ce qu’il se passe à l’autre bout du monde lors de la phase de production. En consommant moins ou en optant pour des produits labellisés « éthique » ou « fairtrade », nous pouvons réduire la pression à la production et à la productivité au sein des chaînes d’approvisionnement et s’assurer que personne n’a souffert lors de la fabrication de ce que nous achetons.
L’accès à des produits bon marché se fait souvent au détriment du respect des droits humains !