Que puis-je faire en tant que citoyen.ne ?

1. Information
Je m’informe du lien qui existe entre nos modèles de productions et de consommation actuels et de l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché et la maltraitance liée à celle-ci.
2. Vigilance
J’apprends à détecter les signes de travail forcé. Différentes formes d’esclavage moderne subsistent encore aujourd’hui. Surtout, parce qu’elles sont faciles à dissimuler, même dans les pays les plus modernisés. En étant vigilant.e, je reconnaîtrai les signes indiquant que nos concitoyen.ne.s subissent éventuellement des conditions de travail indécentes ou sont victimes de traite et je pourrai agir le cas échéant.
3. Évaluation
Je prends conscience de mon impact dans la continuité de l’exploitation de personnes en faisant ce quizz : https://slaveryfootprint.org/#where_do_you_live
4. Action
Je m’informe auprès de mes marques préférées quelles sont les mesures qu’elles mettent en œuvre pour faire face à des violations de droits humains dans leurs chaînes d’approvisionnement. Si elles ne donnent pas de renseignements à propos de ce sujet sur leur site web ou produits, je peux simplement leur envoyer un email ou les contacter via réseaux sociaux.
Je parle avec mes proches sur le sujet d’esclavage moderne, comme je sais que plus le sujet est dans le débat public, plus il y a de la pression politique sur le gouvernement et les entreprises à prendre des mesures pour éradiquer ce fléau.
N’oublie pas : les entreprises et le marché en général s’orientent d’après les demandes de leur clientèle. En tant que citoyen.ne, tu as une influence sur le marché en privilégiant des produits issus d’une production respectueuse des droits humains.

…Et la politique?
Le Luxembourg s’engage depuis plusieurs années dans la lutte contre toute forme de travail forcé et essaie de promouvoir activement un travail décent pour toutes et tous. Cependant, le nombre de victimes de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation du travail a considérablement augmenté ces dernières années au Luxembourg. Ceci avant tout dans les secteurs de la construction, du transport, du travail domestique et de l’Horeca. Pour mettre fin à la perpétuation de formes contemporaines d’esclavagisme dans l’économie luxembourgeoise et mondiale, « Plaidons Responsable » s’engage à sensibiliser et à faire du plaidoyer auprès de trois acteurs cruciaux qui peuvent contribuer activement à cet objectif, à savoir l’Etat, les entreprises et les consommateurs/ -trices.
L’Etat et les entreprises
Par ses engagements internationaux au niveau de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le gouvernement luxembourgeois a la responsabilité de veiller à ce que les droits humains soient respectés partout dans le monde. Alors qu’il se saisit de plusieurs instruments et moyens d’action pour faire face à ses obligations, Plaidons Responsable recommande urgemment l’adoption d’une loi sur le devoir de vigilance des entreprises.
Le devoir de vigilance oblige les entreprises à faire une analyse des risques avant d’entamer une activité économique quelconque. Elles doivent d’abord mesurer l’impact qu’elles auront sur l’environnement et le bien-être de la main-d’œuvre qu’elles comptent employer. Si jamais des violations des droits humains sont constatées au fil du temps, elles ont l’obligation d’y remédier et d’offrir une voie de recours à ses employé.e.s, ainsi qu’une indemnisation pour tout dommage subi. Plaidons Responsable fait un plaidoyer politique auprès des ministères respectifs pour l’introduction d’une telle loi, tout en s’engageant activement au sein de la plateforme « Initiative pour un devoir de vigilance », composée de 16 organisations de la société civile du Luxembourg

Les consommateurs/ -trices
Actuellement, autour de 450 millions de personnes travaillent au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui représente 80% du commerce mondiale. Mais à chaque fois que nous achetons ou consommons un produit donné, nous risquons d’agir sans savoir dans quelles conditions de travail ces produits ont été fabriqués ou cueillis, que ce soit du textile, des biens de sport, de l’alimentation, de l’électronique, de la cosmétique, d’hygiène, de bijouterie ou autres. Nous sommes rarement au courant de ce qui se passe à l’autre bout du monde lors de la phase de production. En consommant moins ou en optant pour des produits labellisés « éthique » ou « fairtrade », nous pouvons réduire la pression à la production et à la productivité au sein des chaînes d’approvisionnement et nous assurer que personne n’ait souffert lors de la fabrication de ce que nous achetons.
L’accès à des produits bon marché se fait souvent au détriment du respect des droits humains !